jeudi 3 décembre 2009

A challenger appears !

Petite aventure qui mérite une entrée.

Tout commence Mardi, il est 13h, on a profité d'un bon repas, la journée se termine et rentre dans nos appartements respectifs.

Je décide cependant de faire un petit tour au combini du coin pour m'acheter deux-trois broutilles. Et ce qui ne devait être que routine se transforma en une étrange aventure.

Il faut savoir que mon vélo avait déjà éprouvé quelques aventures dont "La rencontre du Trottoir Sournois". Ainsi depuis un peu plus d'un mois, je roulais à l'aide :
- d'une roue avant désaxée
- d'une roue arrière un peu froissée
- de freins avant à ne plus utiliser

Mais revenons à notre histoire. Je roulais, pénard, parcourant les quelques centaines de mètres séparant mon domicile du combini susnommé. Une descente de trottoir et "PAF, pfiuuuuufififiuuuuu flap flap flap" : la roue avant se dégonfle.

Le retour de la loose me dis-je ! Voir mes aventures précédentes ici et . Je finis le peu de chemin qui me sépare du combini, je pose mon vélo et commence à examiner ma roue. Je suis penché depuis à peine trois minutes qu'un japonais - la soixantaine - m'interpelle, me questionne sur mon problème et me demande de le suivre à son magasin de l'autre côté de la rue.

"Cool, aurais-je crevé à côté d'un marchand de vélo ?"

Pas vraiment. Le magasin en question propose uniquement quelques plats à emporter. Le monsieur me demande si je suis pressé, ce à quoi je réponds par la négation. Sa femme arrive, échange quelque phrase avec son mari, s'en va puis revient avec une pompe.

"Ce ne sera pas suffisant ! J'ai quand même crevé" aurais-je voulu dire en japonais. On en restera à un "Tabun, TUBE wa kowareta ne ?", "Le tube est peut-être cassé" (parce-que non, je ne sais pas non plus dire "chambre à air").

Toujours plein de bonne volonté, le monsieur japonais me propose d'emmener le vélo sur sa terrasse pour ne pas gêner la circulation. Je m'exécute.

S'en suit une opération de démontage de pneu. On sort la chambre à air et localise les trous. La femme du monsieur arrive alors avec des rustines que l'on essai d'appliquer. Mais échec, les trous sont trop gros; il va falloir changer la chambre à air.

Entre temps, j'ai pu rencontré un peu plus de la famille. La fille du monsieur ainsi que sa petite fille de 3 ans qui m'a jugé d'un air menaçant en m'assénant un sec "mamjte". "Hajimemashite" moi aussi. Je parle un peu avec mon hôte, me demande si je vais au campus de l'université et si je connais un certain Stefan, allemand. Je réponds que non puis il me donne quelques noms d'étrangers jusqu'à tomber sur un nom que je connais (je ne suis toujours pas sûr que l'on parlait de la même personne, mais bon).

Et voilà la femme du japonais qui revient, une chambre à air à la main. Malheureusement, elle sera trop petite. Pas grave, je me débrouillerai bien pour en trouver une moi-même. Ce serait sans compter sur l'entrain sans limite de cette famille qui me propose de m'emmener au Leroy Merlin (NDLR: le nom n'est pas d'origine mais ça permet de se faire une idée). Aller/retour au magasin, j'ai réussi à payer moi-même ma chambre à air que l'on voulait m'offrir !

De retour chez mon bienfaiteur, séance démontage de roue / remplacement de chambre à air. On me propose même de me laver les mains dans leur salle de bain...

puis on m'offre le café ! Oulà, ça devient louche là ! Après réflexion, il aurait été plus prudent de ne pas accepter le café que l'on me proposait mais plutôt d'échanger ma tasse avec une des leurs (ça commence toujours comme ça les histoires de kidnapping). Tout va bien, la tasse était "clean". On, ou plutôt ils, papotent tandis que j'écoute poliment et la conversation dévie sur le cinéma (le monsieur japonais se révélant être grand fan de films étrangers). Il se lève, et s'approche d'une étagère recouverte de DVD gravés (pirate !) et les fait défiler devant mes yeux, me demandant pour chacun des titres, si je l'ai vu ou bien le connais. Puis, il commence à mettre un film ou deux dans son lecteur DVD et m'invite à m'asseoir dans un des fauteuils.

Très bien, tout est normal.

Quelques minutes passent... la petite fille refait un passage, plus joyeuse cette fois-ci, et tente de discuter avec moi en me présentant une herbe (elle devait être pas mal cette herbe, vu qu'elle était tout contente la petite). Mais bon, j'ai pas non plus le niveau pour comprendre le japonais enfantin.

D'autres minutes passent et je dis que je dois quand même rentrer bientôt (après tout, c'était véridique, on avait prévu un peu de geekage dans l'après-midi). Le japonais arrête le film puis me demande de le prendre, je pourrais le ramener quand je veux (les autres étudiants qu'il avait mentionné lorsqu'on réparait le vélo viendraient de temps en temps emprunter des films eux aussi). Enfin, il me dit que je peux venir quand je veux pour discuter et améliorer mon japonais, que je peux venir un soir pour manger avec eux, etc. puis me souhaite "bon voyage".

En partant, je lui demande tout de même son numéro de téléphone (pour ne pas non plus me ramener à l'arrache chez lui quand je devrai lui rapporter son DVD). J'en profite pour vérifier que c'est bien son vrai numéro en l'appelant devant lui (je commence un peu à être méfiant quand même), je lui demande son nom (il était temps) et le quitte direction...le combini ! Avec toute cette affaire, j'ai toujours mes courses en attente.

Voilà. Drôle de rencontre.

1 commentaire:

Bertrand (INSA LYON 2PC) a dit…

Je croyais que les japonais étaient plutôt réservés mais la ça m'en bouche un coin une histoire pareille!
Vraiment sympa la famille! ^^