vendredi 19 février 2010

Sapporo Yuki Matsuri

Ou le festival de la neige de Sapporo.

Sapporo est une "grande" ville d'Hokkaidô, province au nord du Japon. Guillemets autour de grande, car bien que cinquième ville en terme de population et troisième en terme de superficie (merci Wiki), elle fait pâle figure face à Tôkyô (et même face à Paris, si c'est dire).

Grand point positif de la ville cependant: les rues sont numérotées. Et de façon intelligente qui plus est. Construite sur un modèle rare au Japon : les rues quadrillées, on sait alors en permanence sur quelle intersection on se trouve via une numérotation basée sur les points cardinaux.

Enfin, Sapporo est connue pour ses ramens (bien qu'au final, j'ai la petite impression que 90% des villes connues disposent de ramens extraordinairement spéciaux) et ses bières.

Pour revenir au yuki matsuri, le festival de la neige est un événement se déroulant début Février, il attire quelques centaines de milliers de touristes et locaux chaque année afin de leur présenter sculptures de glaces, monuments de neiges, activités hivernales allant de la luge au ski et à la création de bonshommes de neige.

L'inconvénient réside dans le froid. Ca faisait un bon p'tit moment que je n'avais pas défié du -10°C avec vent et neige violente à l'appui. Bref, le temps lors de notre séjour n'a pas été des plus cléments, mais on a tout de même réussi à apprécier le voyage et à ramener quelques films/vidéos (pour le simple sacrifice de quelques doigts).

Les sculptures de glace et de neige sont l'attraction principale. Majoritairement étalés le long de l'avenue principale, plusieurs groupes aux nationalités variés présentent leurs travaux. On retrouve ainsi des reproductions de monuments célèbres du monde entier, des représentations géantes d'animaux de zoo, des dizaines de personnages issus de la japanimation et jeux vidéo, et quelques spécificités de chaque pays participant aux concours organisés.

On a enfin profité du séjour à Sapporo pour visiter un autre zoo, sous la neige cette fois, histoire de compléter celui d'Ueno.

Pour quiconque déciderait de visiter Sapporo (et ne voudrait pas visiter de musées), deux jours sont suffisants... et encore, c'est pendant le festival de la neige ou l'on passe la moitié du temps dans le parc Odori à prendre en photo les constructions de neige.


Pour terminer, je voudrais laisser mon impression sur la mentalité japonaise. On leur offre 50 cm de neige et aucune bataille de boule de ladite substance ou aucun bonhomme de neige "personnel" dans les jardins et coins de rue. C'est presque triste (OK, des sculptures de neige, ils pouvaient en voir pléthore).


Quelques photos...









Et la meilleure pour la fin

samedi 30 janvier 2010

Where to go ?

Comme beaucoup n'ont encore jamais entendu parler du go, j'ai décidé d'y consacrer un petit article.

Une autre bonne raison réside dans ma récente découverte d'un "club" de go à l'université sur le campus de Kashiwa. "club" entre guillemets puisque composé à 90% d'étudiants partageant le même laboratoire.

Enfin, ça me permettra de jouer une à deux fois par semaine contre des vrais joueurs, c'est toujours mieux que sur internet. Deux membres ont par ailleurs un très bon niveau (2d et 4-5d pour ceux qui comprendront), j'espère pouvoir profiter de leur technique!

Sinon, le go, qu'est-ce ?

Le go est un jeu de plateau opposant deux adversaires (blanc contre noir) qui aurait vu le jour il y a 4000 ans en Chine. Pour donner un équivalent, sa popularité égale celle des échecs en occident (en gros, les gens connaissent les règles, mais faut toujours fouiner pour trouver des joueurs).

Les règles sont simples:
- le plateau (goban) se découpe en intersections (19*19 pour un plateau standard)
- les joueurs placent à tour de rôle, une pierre sur une intersection du goban
- les pierres adjacentes de même couleur sont dites connectées et forment un groupe
- un groupe possède autant de libertés que d'intersections adjacentes libres
- lorsque un groupe se retrouve privé de liberté - ce qui revient à être entourer de pierres adverses - , les pierres du groupe sont capturées et retirées du goban
- si un joueur ne veut plus jouer, il peut passer son tour
- quand deux joueurs passent leur tour d'affilée, le jeu prend fin

Bien évidemment, il est interdit de jouer une pierre si celle-ci se retrouverait sans liberté (interdiction au suicide)...

... sauf si jouer cette pierre permet de capturer un groupe adverse (en l'occurrence, celui qui entoure la pierre jouée). Donc tout ça risque de ne pas être clair, ce serait plus facile avec des exemples concrets.

À cela vient s'ajouter une règle supplémentaire, celle du "ko". Je ne vais pas tenter de l'expliquer pour éviter d'embrouiller qui que ce soit, je vais m'en tenir à une citation Wikipédia:
Pour éviter qu'une situation ne se répète à l'infini, la règle du ko (un mot japonais signifiant éternité) interdit de jouer un coup qui ramènerait le jeu dans une position déjà vue dans le courant de la partie.
En réalité, la formulation qui précède n'est pas commune à toutes les règles, car elle s'applique le plus souvent quand une pierre vient juste d'être capturée et que la pierre qui l'a capturée n'a qu'une seule liberté (voir la figure ci-contre) ; le coup consistant à capturer cette pierre ramène alors à la situation de jeu immédiatement précédente. C'est cette configuration qu'on appelle un ko et c'est le seul cas de répétition qui est interdit par la règle japonaise. En règle française, par exemple, les autres cas possibles de configuration répétitive (très rares) sont également interdits (on parle de règle de superko), tandis qu'en règle japonaise, une telle répétition annule la partie (mushobu : en compétition, elle doit être rejouée)

En cas de ko, la recapture immédiate étant interdite, le joueur doit donc jouer ailleurs, ce qui crée un changement sur le goban. Ainsi, si l'autre joueur ne comble pas le ko, la capture devient à nouveau autorisée. Le ko a donc pour effet de rendre une situation locale (au voisinage du ko) fortement dépendante de la situation sur le reste du goban. Les deux joueurs, s'ils veulent gagner le ko, sont en effet amenés à jouer des coups forçant ailleurs sur le goban, jusqu'à ce que l'un des deux joueurs décide d'ignorer une menace ailleurs sur le goban pour pouvoir gagner la bataille de ko.


Enfin, last but not least, le décompte des point. Plusieurs écoles s'affrontent et comptent les points différemment, je vais m'en tenir à la règle japonaise.
La règle japonaise se base sur le décompte de territoires; il s'agit des intersections vides entourées par des pierres de même couleur. Ainsi, si un groupe noir entoure 10 intersections vides, le joueur noir marque 10 points.
Cependant, une fois la partie terminée, si des pierres adverses subsistent dans un territoire, elles sont automatiquement capturées.
Et pour finir, chaque pierre capturée au cours de la partie (ou retirée lors du décompte des points) rapporte un point.


Bref, toutes ces explications complexes n'incitent pas forcément à jouer au go; pourtant, à bien y réfléchir, le go comporte très peu de règles et son apprentissage est très rapide (quelques minutes suffisent à assimiler les règles).


Pour jouer au go de chez soi, rien de plus simple:
- http://www.gokgs.com/applet.jsp propose une applet permettant de jouer en ligne contre d'autres joueurs
- une multitude d'intelligences artificielles existent pour jouer seul contre l'ordinateur (GnuGO en est une parmi d'autre). Il est intéressant de remarquer que contrairement aux échecs, les IA de go sont encore loin d'égaler le niveau des grands maîtres de par le nombre important de possibilités de coup différent.


Pour continuer l'article encore un peu plus, je conseillerais à tous ceux encore dubitatifs (et qui aiment les mangas) de lire "Hikaru no Go" qui relate - on s'en doute - de l'apprentissage du go par un jeune japonais.

Et si jamais, certains futurs étudiants à Kashiwa sont intéressés par le jeu, voici le site du club pour prendre contact avec eux: http://sites.google.com/site/utkashiwaigo/home/english

jeudi 7 janvier 2010

Romanesques (les)

Je viens vous faire profiter d'une de ces étrangetés qu'a engendré le pop-art japonais : les Romanesques.


Sauf que cette fois, ça se passe en France. Je me demande par ailleurs par quel mystère j'ai pu passé à côté de cette pépite, les comédiens/artistes japonais en France étant quand même plutôt rares.

Les Romanesques qu'es aquò? Ce sont deux chanteurs japonais à Paris résolument kitsch (pop-art japonais oblige) ayant acquis le statut d'artistes en France seulement en 2007. Un petit tour sur le web m'a permis de comprendre pourquoi je n'en ai entendu parler que récemment : ils auraient participé à la VF de America's Got Talent en novembre dernier.

Le duo, composé de Tobi et Miya interprètent des sketchs musicaux franco-japonais racontant la vie d'un prince (Tobi) et de sa bonne (Miya). Les paroles et les clips sont décalés et leurs chorégraphies et performances vocales laissent rêveur; des artistes tels que les Romanesques manquaient encore à la France.

Le mieux, c'est encore d'aller voir leurs clips : J'ai 17 ans et MADEMOISEEEEELLE!!!

lundi 4 janvier 2010

Noël et Jour de l'An au Japon

Tentative de compte-rendu des fêtes de fin d'année au pays du soleil levant.


Noël au Japon ressemble finalement pas mal au Noël français : des illuminations, une ambiance de cadeaux et de fête, on ne fête pas le Christ mais plutôt le bon Saint-Nicolas.

Mais le Japon étant pays du cosplay, on ne se limitera pas à un ou deux gros barbus par supermarché, mais à un carnaval de vendeurs(ses) Papas et Mamans Noël. On pourrait par ailleurs croire que l'habit de Maman Noël n'est pas des plus adaptés à la saison (on ne souhaite à personne d'attirer les clients en minijupe alors qu'il fait 5°C) mais ce serait sans prendre en compte que ladite minijupe est l'habit par excellence de la japonaise dans sa vingtaine, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige.

Petit bonus aussi : le déguisement de renne unisexe que je regrette de ne pas voir plus souvent dans nos contrées.

Pour revenir à Noël, la plus proche allusion à la religion chrétienne que j'ai pu apercevoir sont les quelques anges à accrocher sur le sapin de Noël (et encore, ils sont loin d'arborer tous l'étoile). Je retiendrais aussi la prolifération de groupuscules sectaires profitant de l'occasion pour organiser dans la rue quelques manifestations en l'honneur d'un Jésus Christ - certes sauveur - mais pas tellement Chrétien.

En dehors de cela, Noël est la fête des amoureux, les couples en profitent pour sortir ou se déclarer (sauf pour la civilisation japonaise de notre labo qui en aura profité pour passer un réveillon masculin à l'université). Gardons à l'esprit que Noël n'est pas pour autant synonyme de vacances/jours fériés comme en Occident.



Le Nouvel An japonais est lui bien plus célébré. Et contrairement à la France, cette fête se passe plutôt en famille (là encore il existe des cas comme notre labo, ou certains auront passé le Nouvel An devant leur sujet de recherche...).

Fêté le premier Janvier (se différenciant du Nouvel An chinois car basé sur le calendrier Grégorien), c'est une fête qui dure plusieurs jours, les japonais en profitent pour prendre des vacances d'une semaine à dix jours (au Japon, on est prié de tous prendre ses vacances en même temps).

Les décorations sont pour la plupart constituées de paille de riz tressée, avec possibilité d'accrochage de papiers blanc (comme dans les sanctuaires Shintos)


Une des bonnes résolution du Nouvel An est de pratiquer un grand nettoyage de printemps (?) auquel on aura pu prendre part la veille de la fête du laboratoire.

Il est également de tradition de se rendre au sanctuaire Shinto ou au temple Bouddhiste aux douze coups de minuit afin d'effectuer la "première visite au temple" (hatsumode) pour y boire du saké et prier (en tirant une corde reliée à des cloches). Pour l'occasion, 108 coups de cloches sont sonnés et la population y prend part (même que ça porterait grave la chance si on se débrouillait pour faire partie de ceux qui martèlent la cloche).



Il est enfin de tradition de manger pour l'occasion un soupe de soba signifiant que l'on a payé toutes ses dettes de l'année. On peut ainsi voir dans la rue, la naissance de plusieurs petits stands proposant cette soupe pour ceux qui n'auraient pas eu la possibilité de la déguster chez eux.



Je me doute bien qu'il manque encore pas mal d'informations, voire que certaines sont incomplètes ou erronées, je vous invite donc à diversifier vos sources!

mardi 15 décembre 2009

Xmas lab. party

Avec pas mal de retard, voici le compte rendu de la fête de Noël (ou d'annonce de vacances ?) organisée pour les laboratoires du deuxième étage du Environmental Building (là où je bosse en fait).

Ladite fête était préparée depuis quelques semaines déjà, histoire que tout le monde soit au courant et puisse réserver sa soirée; ça en a pas empêché certains d'être absents. Elle a eu lieu dans un isakaya près de la gare, dans une moitié de salle réservée pour l'occasion qui, ce soir là, a accueilli une vingtaine de jeunes hommes, trois professeurs et une fille (on est plutôt dans un étage à tendance masculine).

La fête n'avait bien entendu de rapport avec Noël que son nom : aucun événement spécial n'est arrivé, pas de décoration, pas de repas spécial et pas même d'allusion à Noël dans le discours du premier "Kampai"... ce qui fait que j'ai de plus en plus de doutes sur le pourquoi de la soirée.

En quelques mots, on a enchaîné dans une ambiance alcoolisée des petits plats japonais :
- nabe,
- soba + oeuf cuits dans le bouillon du nabe,
- sashimi,
- riz (on va dire plus ou moins cantonais... histoire d'avoir un aperçu),
- karaage,
- cuisses de poulet,
- crevettes frites entières avec leur carapace (alors dis comme ça, ça a l'air dégueulasse de manger carapace et pattes... mais c'est pas mauvais du tout),
- flan "à la japonaise" (mais je doute qu'il s'agissait d'un chawan mushi),
- bol de riz baignant dans un bouillon pas bon (mais vraiment).


Et sinon, pourquoi ce billet ? Plus intéressant que la nature des plats que j'ai eu l'occasion de manger : la rencontre d'un éminent scientifique japonais (à droite sur la photo) ayant offert corps et âme à la recherche sur les trous noirs et la matière noire.


D'après un professeur, il serait allé jusqu'à gagné un prix Nobel et ferait parti du top Ten des scientifiques japonais.
J'ai bien tenté une recherche Google et scruté la liste des prix Nobels japonais, mais je n'ai pas réussi à retrouver notre homme (ou alors il a bien changé). Bon, ce serait plus facile si j'avais son nom ou bien encore l'année de sa prétendue nomination...
Quoi qu'il en soit, deux japonais et un japonais né américain ont bien reçu un prix Nobel pour des recherches sur la matière sombre; alors qui sait, peut-être l'homme que nous avons rencontré ne faisait que partie de l'équipe de recherche.


Enfin, voici d'abord une photo de groupe pour avoir une idée de la population de l'étage :


Puis un trombinoscope (plus ou moins complet, à deux absents près) de mon labo :









Merci à Anthony et à son appareil photo.

lundi 7 décembre 2009

Kamakura

Dimanche 7 Décembre, nouvelle sortie pour visiter un peu plus du Japon : direction Kamakura.

Mais qu'est Kamakura ?
J'aurais bien dit une petite ville typiquement japonaise, mais après une petite vérification, je me rends compte que ses 173 486 habitants en font déjà une honnête bourgade.

Et où la trouve-t-on ?
Elle est située au sud de Tôkyô, à 1h30 en train de Kashiwa.

Qu'a-t-elle de particulier ?
Elle a été la capitale du Japon au XIIIème siècle pendant la période Kamakura (du coup c'est facile à retenir), elle recèle de nombreux temples et autres monuments ainsi qu'un daibutsu (grand Bouddha).


Notre voyage a consisté à :
1. Se rendre à Kita-Kamakura et y visiter un grand domaine et ses temples,
2. Sur le chemin vers Kamakura, visiter un autre domaine plus ou moins dans le même genre,
3. Prendre le train jusqu'à Hase pour voir le grand Bouddha.


J'ai bien récupéré des pamphlets et brochures en anglais détaillant un peu plus le passé historique de chacun des sites visités, mais c'est pas comme si on avait pris le temps de les lire. Une fois n'est pas coutume, j'ai rentabilisé mon appareil photo, je vais donc laisser parler les images.
Pour ajouter deux trois mots, je dirais qu'il faut un bon jour pour visiter Kamakura. On est arrivé sur place vers 11h30, ce qui nous a laissé 5h de visite; il n'en faut pas moins, en prévoir un peu plus pour ceux qui souhaiteraient aussi traîner dans les boutiques à tourisme / stand dégustations de la rue commerçante à côté de la gare.

On commence par quelques photos en vrac :









Dans le second domaine visité, il y avait la possibilité de monter en haut d'une colline afin d'avoir une vue de la ville donnant sur la mer d'une part, et d'une vue sur le Mt Fuji d'autre part.

Voici ce qu'on aurait du voir :


Et ce qu'on a vu...



Une photo du grand Bouddha



Et pour finir, une image qui montre qu'Anthony existe bel et bien. En t-shirt le 6 Décembre, vive le chaud.






























Bonus stage ! LA triforce ! On a pu l'apercevoir à outrance dans le premier domaine (celui à côté de Kita Kimakura)


Si un jour j'apprends la signification de ce symbole une fois sorti de l'univers de Zelda, je n'hésiterais pas à éditer cet article.

jeudi 3 décembre 2009

A challenger appears !

Petite aventure qui mérite une entrée.

Tout commence Mardi, il est 13h, on a profité d'un bon repas, la journée se termine et rentre dans nos appartements respectifs.

Je décide cependant de faire un petit tour au combini du coin pour m'acheter deux-trois broutilles. Et ce qui ne devait être que routine se transforma en une étrange aventure.

Il faut savoir que mon vélo avait déjà éprouvé quelques aventures dont "La rencontre du Trottoir Sournois". Ainsi depuis un peu plus d'un mois, je roulais à l'aide :
- d'une roue avant désaxée
- d'une roue arrière un peu froissée
- de freins avant à ne plus utiliser

Mais revenons à notre histoire. Je roulais, pénard, parcourant les quelques centaines de mètres séparant mon domicile du combini susnommé. Une descente de trottoir et "PAF, pfiuuuuufififiuuuuu flap flap flap" : la roue avant se dégonfle.

Le retour de la loose me dis-je ! Voir mes aventures précédentes ici et . Je finis le peu de chemin qui me sépare du combini, je pose mon vélo et commence à examiner ma roue. Je suis penché depuis à peine trois minutes qu'un japonais - la soixantaine - m'interpelle, me questionne sur mon problème et me demande de le suivre à son magasin de l'autre côté de la rue.

"Cool, aurais-je crevé à côté d'un marchand de vélo ?"

Pas vraiment. Le magasin en question propose uniquement quelques plats à emporter. Le monsieur me demande si je suis pressé, ce à quoi je réponds par la négation. Sa femme arrive, échange quelque phrase avec son mari, s'en va puis revient avec une pompe.

"Ce ne sera pas suffisant ! J'ai quand même crevé" aurais-je voulu dire en japonais. On en restera à un "Tabun, TUBE wa kowareta ne ?", "Le tube est peut-être cassé" (parce-que non, je ne sais pas non plus dire "chambre à air").

Toujours plein de bonne volonté, le monsieur japonais me propose d'emmener le vélo sur sa terrasse pour ne pas gêner la circulation. Je m'exécute.

S'en suit une opération de démontage de pneu. On sort la chambre à air et localise les trous. La femme du monsieur arrive alors avec des rustines que l'on essai d'appliquer. Mais échec, les trous sont trop gros; il va falloir changer la chambre à air.

Entre temps, j'ai pu rencontré un peu plus de la famille. La fille du monsieur ainsi que sa petite fille de 3 ans qui m'a jugé d'un air menaçant en m'assénant un sec "mamjte". "Hajimemashite" moi aussi. Je parle un peu avec mon hôte, me demande si je vais au campus de l'université et si je connais un certain Stefan, allemand. Je réponds que non puis il me donne quelques noms d'étrangers jusqu'à tomber sur un nom que je connais (je ne suis toujours pas sûr que l'on parlait de la même personne, mais bon).

Et voilà la femme du japonais qui revient, une chambre à air à la main. Malheureusement, elle sera trop petite. Pas grave, je me débrouillerai bien pour en trouver une moi-même. Ce serait sans compter sur l'entrain sans limite de cette famille qui me propose de m'emmener au Leroy Merlin (NDLR: le nom n'est pas d'origine mais ça permet de se faire une idée). Aller/retour au magasin, j'ai réussi à payer moi-même ma chambre à air que l'on voulait m'offrir !

De retour chez mon bienfaiteur, séance démontage de roue / remplacement de chambre à air. On me propose même de me laver les mains dans leur salle de bain...

puis on m'offre le café ! Oulà, ça devient louche là ! Après réflexion, il aurait été plus prudent de ne pas accepter le café que l'on me proposait mais plutôt d'échanger ma tasse avec une des leurs (ça commence toujours comme ça les histoires de kidnapping). Tout va bien, la tasse était "clean". On, ou plutôt ils, papotent tandis que j'écoute poliment et la conversation dévie sur le cinéma (le monsieur japonais se révélant être grand fan de films étrangers). Il se lève, et s'approche d'une étagère recouverte de DVD gravés (pirate !) et les fait défiler devant mes yeux, me demandant pour chacun des titres, si je l'ai vu ou bien le connais. Puis, il commence à mettre un film ou deux dans son lecteur DVD et m'invite à m'asseoir dans un des fauteuils.

Très bien, tout est normal.

Quelques minutes passent... la petite fille refait un passage, plus joyeuse cette fois-ci, et tente de discuter avec moi en me présentant une herbe (elle devait être pas mal cette herbe, vu qu'elle était tout contente la petite). Mais bon, j'ai pas non plus le niveau pour comprendre le japonais enfantin.

D'autres minutes passent et je dis que je dois quand même rentrer bientôt (après tout, c'était véridique, on avait prévu un peu de geekage dans l'après-midi). Le japonais arrête le film puis me demande de le prendre, je pourrais le ramener quand je veux (les autres étudiants qu'il avait mentionné lorsqu'on réparait le vélo viendraient de temps en temps emprunter des films eux aussi). Enfin, il me dit que je peux venir quand je veux pour discuter et améliorer mon japonais, que je peux venir un soir pour manger avec eux, etc. puis me souhaite "bon voyage".

En partant, je lui demande tout de même son numéro de téléphone (pour ne pas non plus me ramener à l'arrache chez lui quand je devrai lui rapporter son DVD). J'en profite pour vérifier que c'est bien son vrai numéro en l'appelant devant lui (je commence un peu à être méfiant quand même), je lui demande son nom (il était temps) et le quitte direction...le combini ! Avec toute cette affaire, j'ai toujours mes courses en attente.

Voilà. Drôle de rencontre.